Ce projet a été conçu comme une mise en application des enseignements issus du travail de recherche engagé en co-construction avec les équipes et les usagers des CAARUD du TIPI et PROTOX dans le cadre de mon mémoire de fin d’études.


Qu’est ce qu’un CAARUD ?


Une structure médico-sociale de première ligne œuvrant en faveur de la réduction des risques (RDR).

 L’accès est gratuit pour tous et les droits des usager-e-s y sont garantis .(dont la confidentialité et anonymat puisque l’identité de la personne n’est pas exigée).

Elles sont en général ouvertes la journée, et proposent des temps de convivialité appelés accueil collectif , des ateliers divers, comme atelier cuisine mais aussi des rendez vous individuels et de la distribution de matériel de RDR (par exemple des seringues propres)

Les CAARUD sont des lieux d’accueil dont les objectifs sont définis par la loi de santé du 9 août 2004. Cette loi de santé, en structurant le champ de la réduction des risques, a permis de les intégrer dans le domaine médico-social et d’assurer leur financement par l’assurance maladie. Il existe environ 450 CAARUD en France.


Qui fréquente les CAARUD ?


Majoritairement des hommes (environ 90%), on distingue 3 profils type même s’il existe une infinité de situations individuelles .

Un tiers sont des usagers désocialisés traditionnels qui vivent dans des habitats précaires, hommes âgés de plus de 35 ans, souffrant fréquemment de troubles psychiatriques, ils constituent, en quelque sorte, l’archétype de l’usager de drogues désocialisé. Un autre tiers sont des migrants. Les autres, des personnes en situation d’errance.


QUI TRAVAILLE DANS UN CAARUD ?



Contrairement aux établissements de soin traditionnels, les CAARUD accueillent les usagers de drogues avec un minimum de conditions : respect de l’équipe et des autres usagers et interdiction de consommation sur place. L’abstinence, le projet de sevrage, la sobriété ou d’autres considérations ne sont pas exigés.


Eléments clefs à prendre en compte pour dessiner un CAARUD



Le TIPI : Génèse du lieu et du projet.


Le TIPI naît de l’initiative de Tatie NINJA (Hélène Banani), rejointe par un réseau d’habitants du quartier de La Plaine de Marseille en Avril 1994 dans le contexte de lutte contre la transmission du VIH découvert en 1981.

À l’époque, les malades et les militants réclament l’implication des pouvoirs publics et une prise de conscience de la société dans son ensemble… À Marseille, les membres fondateurs, très engagés, se font les porte-paroles de ces principes de lutte contre les discriminations dans les débats publics.

Ils militent pour le droit et la dignité des malades et le libre choix thérapeutique. Leurs objectifs principaux sont de susciter des changements sur les plans politique, social et médical.

L’acronyme TIPI «Tous Impliqués Pour Innover» revendique la démarche participative des adhérents impliqués dans le projet, et l’emblème du TIPI, au delà de la représentation formelle de refuge, d’abri, symbolise les notions de partage, de communauté et d’égalité, promues par les fondateurs.

Le local est implanté depuis sa création, au croisement des sites fréquentés par les usagers de drogues.

Il est situé au cœur du quartier de La Plaine et à proximité du Cours Julien, quartier réputé pour son marché, ses artistes ,sa vie nocturne festive ,siège privilégié de lieux associatifs et culturels depuis les années 1980.

Le bâtiment date du milieu du 19e siècle, époque durant laquelle la ville s’est densifiée et étendue.

A l’époque, les nouveaux quartiers ont été divisés en parcelles de 7 m de large sur 30 m de long. 50 % espace bâti et 50 % jardin. De la standardisation du bâti découle le modèle architectural de l’immeuble dit « 3 fenêtres ».

A l’exception des locaux occupés par le TIPI, les niveaux supérieurs sont des lieux d’habitations privés. Le jardin appartient à la copropriété mais seul le TIPI bénéficie de son usage.


L’EXISTANT : REPORTAGE PHOTO



Rez de chaussée et rez de jardin existants
Sous-sol existant

ANALYSE DU LIEU ET DES BESOINS



LE PROJET


Depuis le rez de chaussée, la passerelle et la nouvelle terrasse surplombent le jardin, permettant ainsi une variété de points de vues.
Le sous-sol est directement relié au jardin grâce aux baies coulissantes et un jeu de nivellement du sol.
Les différents niveaux communiquent par un jeu de perspectives et de parois vitrées (baies coulissantes), transparentes (rideaux pvc recyclé) ou ajourées (claustras).
Aperçu de la cuisine et de la terrasse depuis l’entrée.
Aperçu de l’entrée, du bureau individuel et du bureau d’équipe depuis la cuisine.
Vue sur la passerelle, la terrasse secondaire, le jardin et les bureaux festif et social depuis la terrasse principale.
Vue sur la terrasse principale, sur l’épicerie sociale, le PES et sur la passerelle depuis le jardin.

éléments dessinés