La Maison de Braqueville,

réhabilitation du patrimoine hospitalier pour des soins de support.


La « Maison de Braqueville » située au sud de Toulouse propose une prise en charge thérapeutique dans un lieu unique construit au XIXe s.. Ce projet réhabilite un ancien pavillon aux portes de l’hôpital Gérard Marchant à travers un programme de soins de support visant à mettre en avant sa dimension relationnelle. En 2001, l’explosion de l’usine AZF a été responsable de la détérioration de l’hôpital Gérard Marchant laissant à l’abandon cet ancien pavillon. Sur l’actuel site de l’usine un institut de recherche sur le cancer a été construit.

Cette « maison » est avant tout un lieu de vie tant pour les personnes qui viennent de recevoir un diagnostic de cancer que pour leurs familles et leurs aidants grâce à une équipe pluridisciplinaire et aux bénévoles. Ce type de programme qui place l’humain au centre du projet tout en étant à proximité de la ville et de l’hôpital, est amené à se multiplier dans les prochaines décennies à l’image des Maggie’s Center au Royaume-Uni. Dans une démarche visant à favoriser le bien-être, dès l’arrivée on échange autour d’un café; on participe à un atelier diététique; on rencontre un soignant sur la terrasse; on jardine ou on produit de l’art. Des dispositifs minimaux sont mis en place pour permettre au lieu d’évoluer, en rendant hybride l’espace domestique; on se réunit ou on s’isole, on s’entretient avec les équipes ou on se relaxe. Il s’agit d’apprendre, de se réapproprier la vie dans un cadre thérapeutique essentiel: une bouffée d’air, un sentiment d’espoir au sein d’une expérience bouleversante.

Certaines étapes de la maladie ne permettent pas toujours d’échanger avec l’entourage pour les personnes qui font l’expérience du cancer mais la maison est aussi un lieu de soutien pour leurs aidants. Loin de l’atmosphère de l’hôpital, le visiteur, libre de prendre part, est invité à échanger autour de la grande table où il est accueilli avec un thé ou un café. Il ne s’agit peut-être que de quelques mots pour cette première rencontre mais l’accueil chaleureux des équipes permet une conversation inclusive; en passant la baie vitrée on accède à la terrasse permettant de profiter du climat ensoleillé de l’Occitanie. Poussés à passer les portes de la maison, envahi par un ressenti sur l’instant, ils ont le besoin d’exprimer leurs sentiments, d’être écouté.
La cuisine est un lieu de vie dans toute habitation qui permet d’échanger des moments conviviaux. Dans le cadre des soins, la cuisine permet également d’aborder une nouvelle hygiène de vie à laquelle doivent faire face les malades. Il faut adopter de nouvelles habitudes, apprendre à se nourrir différemment pour répondre aux changements physiologiques. On se réunit autour de l’îlot; on bavarde; on prépare un repas à plusieurs; l’aménagement se concentre sur l’essentiel : découper des aliments, faire chauffer, stocker en étant accessible à tous.
La bibliothèque est un lieu pour s’informer, sur sa maladie, sur son parcours de soin mais aussi sur ses droits. On s’y rend seul ou accompagné, on fait des recherches, on lit, on utilise un ordinateur à disposition dans un espace plus feutré. Le rail au plafond permet aux rideaux d’adapter la lumière, de séparer l’espace le temps d’une rencontre. De simples structures métalliques disposées le long des murs permettent aux éléments qui les composent d’être modulables. Ici, le bâtiment contribue parfois à être un aidant silencieux.
Au sein de la maison on déambule; on s’assoit sur une banquette, un banc, une chaise; seul ou avec un membre de l’équipe. Certains évènements ont vocation à communiquer à un plus grand nombre ou encore à s’entretenir avec une famille. Salle de réunion, salon de réception: cet espace permet de se réunir, de recevoir des intervenants comme des artistes ou des musiciens le temps d’une soirée. Par une intervention minimale, l’espace devient modulable; quatre rails permettent aux rideaux de cloisonner l’espace, de moduler la lumière. Des sofas, des fauteuils et quelques tabourets y sont disposés ; en réutilisant les anciens parquets, les dossiers deviennent témoin du passé.
Au sein de la maison on déambule; on s’assoit sur une banquette, un banc, une chaise; seul ou avec un membre de l’équipe. Certains évènements ont vocation à communiquer à un plus grand nombre ou encore à s’entretenir avec une famille. Salle de réunion, salon de réception: cet espace permet de se réunir, de recevoir des intervenants comme des artistes ou des musiciens le temps d’une soirée. Par une intervention minimale, l’espace devient modulable; quatre rails permettent aux rideaux de cloisonner l’espace, de moduler la lumière. Des sofas, des fauteuils et quelques tabourets y sont disposés ; en réutilisant les anciens parquets, les dossiers deviennent témoin du passé.
Les hospices de Beaune, ancien hôpital, sont emblématiques, l’art était présent à proximité des malades et devenant les accompagnants dans l’épreuve; les longues tentures pourpres apportaient également une forme de sensualité à cette architecture. Cet espace sous le toit n’est pas sans rappeler ces nefs d’églises devenus maladreries durant le Moyen-Âge. Au terme d’une balade le long de l’escalier, pourquoi ne pas prendre un moment de silence sous le clair-obscur de cette charpente. La lumière est douce, on rêve un instant sous un ciel étoilé qui me rapelle les nombreuses fuites de lumière due aux stigmates du temps.

Des massifs de fleurs, un potager et en son centre une gloriette avec quelques assises. Plus qu’un lieu de thérapie c’est un moment pour dialoguer où tous les éléments sont présents pour créer des moments de vie au rythme de l’année. Ce jardin vise à offrir un moment hors du temps de la maladie; après la cueillette, pourquoi ne pas se retrouvés dans la cuisine pour préparer les légumes frais ? Les visiteurs deviennent acteurs en s’occupant d’un environnement qu’ils habitent, parfois le temps d’une journée.