La ville est une des formes d’expression de la société dans toute sa complexité. Les formes urbaines traduisent des représentations marquées par des modèles sociaux et architecturaux. La diversité des représentations concerne aussi bien la production étatique que la production privée.
En 1968, Henri Lefebvre a théorisé le concept de l’appropriation de l’espace public dans un manifeste intitulé Le droit à la ville. Les notions exposées par Henri Lefebvre sont toujours d’actualité : l’urbanisme ne permet pas une pratique sociale autonome et dépossède les citadin.e.s de leur droit à produire collectivement l’espa
L’Utopie urbaine est parfois la métaphore spatiale de la société idéale, ou bien à l’inverse on imagine que la forme urbaine que l’on veut révolutionnaire, ou que les caractéristiques novatrices des bâtiments, auront une influence sur la société, sur la façon de vivre, de travailler, de s’éduquer, sur les relations entre les personnes.
« Les maisons font la ville, mais les citoyens font la Cité. »
Quel est notre rôle avec cet espace? Est-ce que nous y vivons? Pour tous nos déplacements, nos interactions, nous sommes presque contraint.e.s, obligé.e.s de l’utiliser. Quel est alors notre rapport à cet espace? Est-ce seulement un lieu de passage, de circulation?
La composition physique de la rue est une voie de circulation bordée d’immeubles, de maisons, de boutiques. La rue n’est alors que le reflet d’une délimitation. La rue est un espace public qui est dessiné par l’espace privé. La rue n’est que la résultante des immeubles. Par conséquent, le public est la résultante du privé.
La rue ne peut pas prendre de liberté. Elle ne peut pas s’exprimer. Elle ne peut pas vivre. Elle ne peut pas grandir. Elle ne peut pas respirer. Elle est cloisonnée.
A l’intérieur même de cet organe, les contraintes sont partout : être piéton sur le trottoir, être à vélo sur la bande cycliste, être en voiture sur la route. Chacun dans son rôle. Chacun dans sa fonction dans l’unique but de ne mélanger personne.
Les traces de l’époque s’expriment dans la rue. L’ère du pétrole. Le temps de la voiture. La voiture par sa place dans la rue, au centre, prend la plus grande importance. Tous les autres éléments doivent s’adapter en fonction de cette route centrale.