Marguerite Lippi

Le bâtiment d'origine.

Dans les villages on trouve parfois des bâtiments qui y ressemblent extérieurement comme intérieurement, au niveau des matériaux employés, des méthodes de construction, de la distribution etc… 

Ce qui m’a amené à émettre l’hypothèse qu’un style architectural local était apparu à la fin du XIXe siècle, car après la disparition des commanditaires des maisons d’américains qui avaient donc vécu de l’autre côté de l’Atlantique, d’autres personnes aisées se sont fait construire sur ce modèle-là, leurs maisons de famille.

J’ai donc réalisé un second travail de recherches après mon mémoire intitulé AUJOURD’HUI LES MAISONS D’AMÉRICAINS DU CAP CORSE, qui fait la transition entre celui-ci et ce projet sur La Maison Bonavita, qui se trouve ici : LE STYLE MAISONS D’AMÉRICAINS.


LE SITE

Le projet s’implante sur la commune de Sisco dans la région du Cap corse.
C’est notamment ici que l’on va trouver dans un rayon de moins de 4km, pas moins de 3 maisons qui ne sont pas réellement des maisons d’américains mais qui sont leurs voisines très proches, géographiquement et aussi en terme d’époque puisque elles datent toutes de la fin du XIXe siècle, dont la maison sur lequel prend place ce projet.

LES INTENTIONS


LES INTERVENTIONS

Des interventions contemporaines en bois de châtaignier, une essence locale, viennent s’ajouter au bâtiment existant. Ce sont des éléments qui le signalent au sein du village et lui confèrent une identité visuelle forte, sans en modifier les éléments architecturaux d’origine mais au contraire en venant les souligner.

Élévation façade Sud
1) Élévation façade Est. 2) Élévation façade Nord.
La cage d’escalier est déplacée à l’extérieur ce qui va fluidifier la circulation en libérant de l’espace à l’intérieur, et cela va servir vraiment de signal au sein du village, en créant une identité visuelle pour le bâtiment.
Des auvents sont installés au rez-de-jardin pour renforcer la position des entrées du pôle activité. Les volets sont retravaillés avec le même traitement toujours pour créer cette identité visuelle.

LE MOBILIER


Plan du rez-de-jardin, le pôle activité avec son office du tourisme et son espace d’exposition des créateurs locaux.
Plan du rez-de-chaussée, le pôle commerce avec son marché des producteurs locaux.
Plan du premier étage, le pôle tourisme avec ses trois chambres du gîte.
Plan du premier étage, le pôle tourisme avec son grand salon rappelant les caractéristiques d’une maison de famille.

Dans chacun des espaces, on retrouve donc un mobilier adapté, pourvu également d’un bardage en châtaignier cette fois-ci posé à l’horizontal pour donner une rythmique différente, comme des comptoirs d’accueil pour tous les lieux de réception, qu’il s’agisse de l’office du tourisme aux caisses du RDC…
Les étalages de fruits et légumes du marché des producteurs locaux.
Au niveau du gîte ce sont les salles de bain des chambres qui vont être perçues comme des cubes en bois permettant d’être totalement ouverts ou fermés grâce à des portes coulissantes.
Le grand salon, au-dessus duquel la toiture est surélevée pour agrandir les espaces communs du gîte et permettre un véritable point de vue sur les extérieurs avec des ouvertures agrandies et multipliées, cela renforce l’immersion du visiteur au sein du territoire.

La confrontation entre l’existant et les structures en bois contemporaines tant à l’extérieur qu’à l’intérieur est claire. Le lieu existant a une dimension patrimoniale importante même si le fait que l’on se trouve dans un bâtiment non classé laisse ouvert le champ des possibles pour de telles interventions.

Le traitement des sols en tomette et des murs dans le crépis d’origine permet de renforcer ce dialogue.

Ce projet naît donc véritablement d’un désir de renouer entre passé et présent en questionnant également la notion de réversibilité, tout ceci afin de donner une place centrale à ça bâtiment et d’un faire un véritable lieu de vie pour la commune et ses habitants mais aussi un lieu de développement touristique.

Stand de présentation du projet réalisé à l’École Camondo.