Clémentine Doumenc

J’ai débuté ce projet en observant les éléments sensibles de ma journée. La lumière et les rayons du soleil qui passaient à travers ma fenêtre ont tout de suite attiré mon attention. Les ombres que je côtoie toute la journée deviennent mon principal sujet d’observation. Je me mets à découvrir l’amplitude et la qualité de l’ombre.

L’ombre est éphémère c’est pourquoi de peur qu’elle ne s’échappe je choisi de la figer en lui donnant corps par le dessin. Dans ce projet je cherche à rendre hommage à la présence de l’ombre en la cristallisant graphiquement.

 Comment créer un univers avec ces ombres et les sublimer? J’imagine alors un espace peuplé uniquement d’ombres. Et si l’on enlevait les objets et qu’on ne gardait que leur reflet ?

A moi maintenant de décider où l’ombre va se projeter et de quelle couleur va t-elle être. Pendant plusieurs semaines j’effectue diverses compositions afin de mélanger les couleurs du verre et des formes carrées et rondes. Je photographie et film les différents dispositifs et les dessine. 

De nouvelles forment naissent et ces reflets colorés donnent un langage à l’espace. Je les dessine en volume imaginant des objets lumineux. 

Puis je décide de changer d’échelle, et de dessiner ces reflets en grands formats comme s’ils se réfractaient dans mon intérieur. Je positionne ensuite les dessins sur le sol, les murs et les angles de mon appartement imaginant que ces formes sont des ombres qui apparaissent aux murs. 

De nuit c’est un objet qui diffuse la lumière. Cet objet fonctionne comme un vitrail et créait une atmosphère lumineuse à l’espace.

Ces tables guéridons en résine existent autant pour leur fonction : celle d’habiter notre intérieur, mais aussi par la multitude de reflets qu’elles produisent. 

Puis lorsque l’objet s’éteint…Les ombres restent dans notre intérieur. On se focalise alors sur une installation de dessins peuplant l’espace d’ombres et de reflets.

De cette manière les ombres restent fixes et leur intensité ne varie plus. Elles ne sont plus éphémères et restent sur les surfaces. L’espace n’est que texture d’ombre.