Pauline Michallet


Ce projet propose de sortir et de partir à la rencontre d’un lieu, d’un film, d’un instant partagé, à plage ou cet espace à part ; véritable objet culturel, la plage émane un imaginaire très puissant qui se nourrit de Louis de Funès et Brigitte Bardot ou encore de Pamela Andersson. C’est aussi l’image de centaines de personnes amassées sur les côtes avec les parasols, les serviettes de plages, les jouets des enfants, les bouées gonflables … et j’en passe avec toutes leurs couleurs mélangés. Territoire occupant une place toute à fait singulière; ce lieu qui est commun mais qui révèle l’intime, seul espace ou l’on peut se détendre en déambulant en petite tenue sans se poser de question, à coté de parfaits inconnus; cet espace ouvert appartenant à tout le monde et à la fois personne et pour autant où chacun vient délimiter et marquer son propre espace, son propre territoire avec sa serviette, qui récrée ainsi des espaces d’intimités privés.



C’est ce principe là que je mets en place. En faisant le parallèle avec l’habitacle de la voiture, qui devient la serviette de plage et qui découle du tapis du salon, venant accueillir le public, reprenant le principe de la soirée télé mais en version XXL, à la fois en terme de dimension et d’expression.

Je crée donc des espaces d’intimités, des espaces hybrides, avec à la base les archétypes du salon, comme le fauteuil, le canapé, la télévision (ici l’écran), jusqu’au tapis pour délimiter les espaces, mais en faisant le parallèle avec les codes de la plage et les valeurs drive-in car.

De même façon que dans les voitures ; les sièges étant ici les fauteuils, et la voiture, le tapis, je viens créer des bulles d’intimités où l’ambiance est décontracté, populaire, où le public pourra venir après une journée de plage, s’y détendre, se retrouver ou pour un rendez-vous galant…



Trois typologies de kiosques (basés sur le principe de construction d’échafaudage) sont créés pour le site : la billetterie, la régis et le kiosque à friandises.



L’espace bien qu’immersif, est souligné par une barrière de rochets, nous séparant visuellement et physiquement du bord de mer. C’est pourquoi je mets en place une scène montée sur un échafaudage en acier recyclable, plaçant le spectateur en hauteur lui permettant ainsi d’avoir une vue directe sur l’horizon et le couché du soleil.


Chaque élément vient s’ancrer sur une structure dessinée, qui elle-même est fixée au sol, recouverte par le tapis. Ce dispositif permet ainsi la fixation du mobilier pour qu’il ne puisse être déplaçable par le public et qu’ainsi il soit marqueur et respecte toujours la distanciation sociale.



Chaque semaine une programmation variée sera proposée ; allant du film d’auteur, aux films d’animations en passant par le blockbuster, le documentaire; mais toujours tous tournés vers les mêmes sujets : la mer, la plage et la sensibilisation à l’écologie de ces dernières.

Après avoir acheté pop-corn, boissons et autres friandises, les spectateurs peuvent prendre place en suivant les lignes préétablies pour ainsi garder et respecter les règles sanitaires en vigueurs.

Nous arrivons donc au moment du début de la séance. Le soleil s’est couché, les lumières s’éteignent, un silence s’installe pour laisser place au lancement de la projection. Petit à petit les salons s’animent. Chaque espace d’intimité partage, commente, échange. Au loin, on peut apercevoir des enfants avec leurs grands yeux écarquillés mangeant du popcorn; ou encore un couple se tenant la main en commentant les dernières répliques.

Un cinéma où tout le monde partage des moments précieux, avec un ami, une mère et une soeur, amoureux du cinéma ou tout simplement amoureux de l’autre, dans un espace entre l’intime et la réouverture à l’autre, sous un soleil couchant, au bord de la mer Toulonnaise.