Blanche Mijonnet

Un projet conçu en binôme avec Camillo Bernal

LA GENÈSE D’UNE UTOPIE
La rencontre est au centre de l’âme de Châteauvallon. C’est d’elle qu’émane l’utopie qui permis l’essors du site et son rayonnement jusqu’au Etats-Unis. D’une ruine dans une vaste pinède jusqu’au lieu des avant-gardes, une vidéo et un livre résument l’histoire du site et la vision de ses deux concepteurs.



Ce site redécouvert en 1964 n’aura eu de cesse que de se développer au cours de son histoire par des constructions et des aménagements qui témoignent d’une véritable adaptabilité aux besoins naissant de ses différentes périodes. C’est un lieu en perpétuel mouvement de construction.



Terre de pierre dessiné par Komatis, Châteauvallon est avant tout un lieu d’idées dans lequel les rencontres tiennent une place primordiale.  Nous décidons de lui dédier des outils favorisant ces rencontres et scénarisant les temps et l’énergie théâtrale du lieu : les Outils du Mouvement.



S’inspirant de l’univers nautique, les modules s’articulent et s’assemblent autour d’un jeu de platines formant des couronnes. Les usages s’animent grâce à un jeu de passage de bouts de bateaux qui passent par des poulies, des cintres, des œillets et des systèmes d’amarrage rentrant en action à la manière d’un vaisseau symbolique.



LES INTERVENTIONS SPACIALES


Pour déployer ces outils dans le site, nous avons identifié cinq zones en latence et à fort potentiel scénique : les abords de l’amphithéâtre, le seuil d’accès aux scènes et aux bureaux, la rotonde de la terrasse, la fontaine et la cour de la bastide. Chacune de ces zones a ses propres caractéristiques et déclinerons différents


1 – les abords de l’amphithéâtre    2 – le seuil d’accès aux scènes et aux bureaux     3 – la rotonde de la terrasse     4 – la fontaine
5 – la cour de la bastide

1. LES BACKSTAGES


Au-dessus de l’amphithéâtre, les backstages relayent la scène avec une régie de plein air et des loges pour les artistes. S’intégrant au paysage de pierre, de longs rideaux en voiles de bateaux recyclées permettent l’intimité visuelle et un lieu pour répéter, s’enregistrer et essayer le matériel technique avec une vue sur la rade.


Dédiée à la régie, la chaise de directeur répond aux besoins du metteur en scène en réinterprétant la chaise d’arbitre. En dialogue avec la structure de l’arrière-scène, elle réutilise ses matériaux en acier et son patchwork de voiles de bateaux, se détachant dans un bleu bien visible et identifiable.


Disponible en deux hauteurs, la chaise rend un hommage discret à la chaise longue iconique de Mallet-Stevens pour la Villa Noailles située à quelques kilomètres.

2. LE SEUIL


Le seuil s’impose comme une limite naturelle entre les espaces du commun du site et celui du spectacle. La structure vient ici se diviser en trois parties : au centre un kiosque relaye la billetterie en proposant le programme et des documents liés au spectacle tandis que sur ces côtés des hamacs scénarisent l’ouverture au spectacle.


3. L’EXPOSITION PROGRAMMATIQUE


L’espace d’exposition programmatique se dédie aux Thémas de Châteauvallon et relaye la septième scène numérique en projetant sur ses toiles de spi colorées les témoignages d’artistes, d’explorateurs ou de scientifiques en lien avec le sujet du moment. C’est aussi une antenne qui ramène à l’intérieur les évènements hors les murs.


4. LA FONTAINE


La fontaine est une zone isolée de l’activité du site tout en étant un lieu de passage. Pour la réactiver et attirer le public, la structure linéaire s’habille de grands hamacs colorés qui invitent les passants à se reposer, lire ou faire la sieste. Au-dessus d’eux une toile de bateau tendue blanche propose des photographies et films.


5. LE THEÂTRE DE FILS


Dans la cour de la Bastide, le petit théâtre de fils propose une huitième scène dédiée aux enfants. Haut de 3 mètres, il vient faire écho à la façade renforçant l’imaginaire d’un petit château fort dans lequel viendront jouer des marionnettes à l’endroit même des toutes premières représentations de Châteauvallon.